Le Quai d’Orsay ou l’hypocrisie infinie

Dans un communiqué publié samedi 7 novembre, le Ministère des Affaires étrangères a de nouveau manifesté son hypocrisie au sujet du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). 

Dans un communiqué publié samedi 7 novembre, le Ministère des Affaires étrangères a de nouveau manifesté son hypocrisie au sujet du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). 

Après des décennies de lutte pour les droits fondamentaux du peuple kurde, bafoués par la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak, le PKK a largement démontré sa légitimité au sein de la population kurde. 

Lorsque Daesh a envahi Sinjar et Kobanê en 2014, le PKK a été la première force kurde à courir au secours des populations locales exposées aux pires exactions, et combattre cette organisation barbare qui terrorisait le monde entier. 

Comment le Quai d’Orsay peut-il, au nom de la France, se permettre de qualifier de terroriste un mouvement qui, de par sa résistance contre l’oppression et l’obscurantisme, a acquis une place considérable dans le cœur et l’esprit de millions de Kurdes ? 

L’incapacité du Quai d’Orsay à s’affranchir de l’influence turque dans le traitement du dossier kurde nuit gravement aux intérêts et à l’avenir de la France. En continuant à considérer le PKK comme une « organisation terroriste », le Quai d’Orsay ne contribue pas à la résolution de la question kurde, une question dont la France est d’ailleurs historiquement responsable, à travers les accords Sykes-Picot. 

Il faut rappeler que, tandis que le Quai d’Orsay s’acharnait à traiter le PKK comme une organisation terroriste afin de contenter la Turquie, trois militantes du mouvement kurde ont été lâchement assassinées à Paris, le 9 janvier 2013, par les Services de renseignement turcs (MIT). 

Nous rappelons également au Quai d’Orsay qu’en 2019, la Cour de Justice de l’Union européenne a estimé que l’inclusion du PKK dans la liste des organisations terroristes n’était pas justifiée. Nous lui rappelons aussi la décision de la Cour de cassation belge qui a jugé en janvier 2020 que le PKK n’est pas une organisation terroriste.

Le Quai d’Orsay n’est-il pas assez clairvoyant pour comprendre qu’avec de telles déclarations, il ne fera qu’affaiblir davantage la France, surtout dans ce contexte extrêmement tendu marqué par les attaques belliqueuses de l’islamo-fasciste Erdogan ? 

Cette déclaration signifie surtout un soutien au régime d’Erdogan qui est indéniablement derrière les tensions actuelles au Sud-Kurdistan (Kurdistan irakien). Hormis le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dirigé par le clan Barzani, qui collabore activement avec la Turquie dans ses incursions militaires et son expansion au nord de l’Irak, tous les partis kurdes, ainsi que les Peshmergas, sont opposés à une guerre contre le PKK. 

Ainsi, la déclaration du Quai d’Orsay ne peut avoir d’autre effet que d’aggraver les risques d’une guerre inter-kurde dans la région et renforcer la position d’Erdogan qui alimente le radicalisme islamiste dans le monde.

Il est temps d’ouvrir les yeux, il est temps de cesser cette hypocrisie qui encourage le régime turc dans sa politique de guerre et de terreur, éloignant d’autant plus la résolution de la question kurde. 

Il est temps de retirer le PKK de la liste des organisations terroristes !

Nous appelons à nouveau le Président de la République à se saisir du dossier kurde qui est depuis trop longtemps retenu en otage par le Quai d’Orsay.

Plus à explorer

Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) condamne fermement l’usurpation autoritaire des municipalités kurdes de Mardin, Batman et Halfeti par le régime AKP-MHP. En destituant les co-maires du DEM Parti, démocratiquement élus, et en les remplaçant par des administrateurs désignés, le gouvernement turc piétine une fois de plus la volonté populaire et viole gravement les principes démocratiques.
Non classé

L’État turc piétine la démocratie et intensifie la répression contre le peuple kurde

Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) condamne fermement l’usurpation autoritaire des municipalités kurdes de Mardin, Batman et Halfeti par le régime AKP-MHP. En destituant les co-maires du DEM Parti,

Le Conseil Démocratique Kurde en France condamne fermement les bombardements meurtriers perpétrés par l'armée turque dans le nord de la Syrie, qui ont causé, selon les premiers bilans, la mort de plus de 12 civils, dont des enfants et ont blessé plus de 25 autres personnes. Ces bombardements, survenues après l’attaque contre le siège des industries de défense de Turquie près d'Ankara, sont non seulement injustifiées, mais constituent également des crimes de guerre flagrants.
Non classé

Halte aux bombardements de l’État turc contre les civils au Rojava

Le Conseil Démocratique Kurde en France condamne fermement les bombardements meurtriers perpétrés par l’armée turque dans le nord de la Syrie, qui ont causé, selon les premiers bilans, la mort