Depuis plusieurs mois, la Turquie mène des incursions armées au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) en violation totale des principes de souveraineté et de non-ingérence. Plusieurs civils ont été tués par les bombardements quasi-quotidiens de l’armée turque qui ont par ailleurs causé des dégâts importants à la faune et à la flore.
Ces incursions qui se déroulent dans le silence consternant de l’Irak et du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) visent non seulement l’objectif affiché d’anéantir les forces du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) basées dans la région, mais aussi un objectif expansionniste : envahir cette zone frontalière pour assouvir les visées ottomanistes du Sultan Erdogan.
D’un autre côté, le Président turc ne cesse de menacer le Rojava et les autres régions sous contrôle de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES). Après avoir envahi les villes syriennes de Jarablous et Al bab et, en dernier lieu, le canton kurde d’Afrin, la Turquie cherche à étendre son occupation vers l’est, sur tout le nord de la Syrie.
Des discussions entre les USA et l’Etat turc cette semaine ont abouti à la création d’un « centre d’opérations conjointes » pour le nord de la Syrie. Cet accord dont on ne connait pas encore les détails vise néanmoins les grandes villes kurdes, de Kobanê à Dêrîk, en passant par Qamislo et la riche ville pétrolière de Rimêlan. Il menace ainsi gravement l’existence politique de l’AANES.
Par ailleurs, en cas d’offensive de l’armée turque contre les Kurdes de Syrie, Daesh s’en trouverait renforcé, d’autant plus que les Kurdes ne seraient plus en mesure d’assurer la détention des milliers de membres de cette organisation capturés en Syrie.
Face à ces agressions inadmissibles contre un peuple qui a déjà payé un lourd tribut dans le combat contre Daesh et qui s’efforce de construire un système de gouvernance égalitaire et pluraliste dans un Moyen-Orient miné par la guerre, nous nous devons de réagir et d’interpeller les élus, le gouvernement français, les organisations internationales. Nous devons dire stop à ces agressions militaires qui mettent gravement en danger la paix régionale et mondiale.
Cette politique antikurde d’Erdogan n’est autre que la traduction d’un fascisme débridé qui se développe aux portes de l’Europe.
Nous demandons à la France de prendre fermement position contre les agressions et menaces d’invasion turques.
Nous appelons toutes les personnes, associations, organisations politiques et syndicales à se mobiliser à nos côtés ce samedi 10 août, à Paris et dans d’autres villes en France :
Paris – Gare de l’Est, 16h
Marseille – Place de la Canebière, 20h
Draguignan – Place de la Poste, 18h
Bordeaux – Place de la Comédie, 18h
Rennes : Place du Colombier, 16h