Le Newroz ou l’autre nom de la résistance

Le Newroz marque, pour de nombreux peuples du Moyen-Orient et d’Asie centrale, l’entrée dans la nouvelle année et le début du printemps, autrement dit la renaissance de la nature. Pour les Kurdes, cette journée a une signification supplémentaire : elle incarne la résistance, la victoire contre l’oppression. Le feu du Newroz allumé partout au Kurdistan le 21 mars remonte à des milliers d’année, au jour où le forgeron Kawa alluma un feu sur la montagne pour annoncer la victoire du peuple contre le tyran Dehak. Depuis, les Kurdes n’ont cessé de se révolter contre les régimes oppresseurs qui ont cherché à les rayer de la carte.

Le Newroz marque, pour de nombreux peuples du Moyen-Orient et d’Asie centrale, l’entrée dans la nouvelle année et le début du printemps, autrement dit la renaissance de la nature. Pour les Kurdes, cette journée a une signification supplémentaire : elle incarne la résistance, la victoire contre l’oppression. Le feu du Newroz allumé partout au Kurdistan le 21 mars remonte à des milliers d’année, au jour où le forgeron Kawa alluma un feu sur la montagne pour annoncer la victoire du peuple contre le tyran Dehak. Depuis, les Kurdes n’ont cessé de se révolter contre les régimes oppresseurs qui ont cherché à les rayer de la carte. 

Divisés entre quatre États, les Kurdes luttent aujourd’hui pour la reconnaissance de leur identité et de leurs droits. Mais pas seulement : ils travaillent aussi sans relâche à la mise en œuvre d’un système de gouvernance alternatif qui serait une solution aux guerres et aux crises permanentes qui déchirent le Moyen-Orient. La démocratie, l’émancipation des femmes, la coexistence entre les peuples et l’écologie sont au cœur de ce modèle de société préconisé par le leader kurde Abdullah Öcalan et actuellement mis en œuvre au Rojava. 

Aujourd’hui, le régime turc d’Erdogan représente la plus grande menace pour les Kurdes et les autres peuples de la région. C’est aussi, indéniablement, un danger pour la paix dans le monde. À l’instar du tyran Dehak qui s’abreuvait du sang des jeunes Kurdes pour prolonger sa vie, Erdogan se nourrit de guerre, de massacres et de répression pour se maintenir au pouvoir. 

Ces dernières années, le fascisme turc s’est manifesté dans toute son ampleur. Le régime islamo-nationaliste turc a semé la terreur au Nord-Kurdistan et pratiqué une répression politique à outrance – Les médias ont été bâillonnés, la société civile réduite à néant et toutes les voix d’opposition étouffées. Parce que la démocratie et le pluralisme sont une menace pour la survie du régime d’Erdogan, il a fait arrêter des milliers d’élus, de dirigeants et militants du Parti démocratique des Peuples (HDP). Des centaines de Maires et de députés ont par ailleurs été déchus de leur mandat. Beaucoup croupissent aujourd’hui dans les geôles turques, à l’instar de Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, anciens coprésidents du HDP, et de Gulten Kisanak, ex-maire de la ville métropolitaine de Diyarbakir, maintenus en otage depuis plus de trois ans. 

Un autre otage du régime turc est le leader kurde Abdullah Öcalan. Détenu en isolement depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali, M. Öcalan est totalement coupé du monde extérieur, privé de tout contact avec ses proches ou ses avocats. Parce que le message de paix que pourrait transmettre le leader kurde est une menace pour un régime fondé sur la guerre.

Aujourd’hui, le gouvernement liberticide d’Ankara s’attaque aux dernières étincelles de la démocratie et de la liberté d’expression : Après avoir déchu de son mandat le député HDP Ömer Faruk Gergerlioglu, fervent défenseur des droits humains, les autorités turques ont engagé une procédure pour dissoudre le HDP. Le lendemain, l’on apprenait par ailleurs l’arrestation du coprésident de l’Association des Droits de l’Homme, Öztürk Türkdogan.  

Le régime despotique d’Erdogan ne se contente pas de la répression à l’intérieur de ses frontières. Enivré par ses ambitions expansionnistes, le digne héritier de l’empire ottoman sème la guerre au nord de la Syrie, au Sud-Kurdistan, dans le Haut-Karabakh, en Libye. Au mépris de toutes les normes internationales, il a envahi et occupé plusieurs zones du nord de la Syrie mises à feu et à sang par ses chiens de guerre que sont les mercenaires recrutés au sein des formations djihadistes en Syrie. Cela ne lui suffit pas : il cherche à étendre son occupation à tout le Rojava et convoite aussi le Sud-Kurdistan, en particulier la région yézidie de Shengal.

Mais c’est sans compter sur le combat du peuple kurde qui, aujourd’hui comme hier, lutte avec détermination pour construire la liberté et la paix. Le 21 mars, où qu’ils se trouvent – dans les villes, les villages ou les montagnes, dans les quatre parties du Kurdistan ou dans la diaspora – les Kurdes allumerons le feu du Newroz, la flamme qui renouvelle leur résistance. Comme l’a dit le célèbre poète kurde Musa Anter assassiné en 1992 par les escadrons de la mort turcs, « Résistance est l’autre nom de la vie ».   

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