Le ministre des Affaires รฉtrangรจres, J.-Y. Le Drian s’est rendu en Turquie le 13 juin pour y rencontrer son homologue turc. Dรจs son retour, le co-prรฉsident et le porte-parole du Conseil dรฉmocratique kurde de France (CDKF) ont vu leur compte bancaire bloquรฉ sur ordre des ministรจres de l’รฉconomie et de l’intรฉrieur. De toute รฉvidence, il ressort de l’opacitรฉ de ces tractations que les Kurdes sont ร nouveau une monnaie d’รฉchange entre Paris et le dictateur Recep Tayyep Erdogan.
Cette dรฉcision intervient dans un contexte politique semblable ร celui qui prรฉvalait au moment de l’assassinat des trois militantes kurdes ร Paris en 2013. L’enquรชte de la justice franรงaise avait abouti ร la conclusion que l’Etat turc รฉtait bien le commanditaire de ce crime.
La tรชte du co-prรฉsident du CDKF a รฉtรฉ mise ร prix officiellement par les services secrets turcs (MIT). Quant au porte-parole du CDKF, des menaces similaires ont รฉtรฉ profรฉrรฉes explicitement par des membres du MIT et ce de maniรจre rรฉcurrente depuis plusieurs mois.
L’ambassade de Turquie en France est devenue l’รฉpicentre en Europe des opรฉrations contre les Kurdes. Les autoritรฉs franรงaises ne peuvent pas ignorer cette situation d’une extrรชme gravitรฉ.
Le Parti communiste franรงais (PCF) appelle ร la mobilisation de tous les รฉlus et de tous les citoyens รฉpris de justice et qui gardent en mรฉmoire le sacrifice des Kurdes dans la lutte contre l’obscurantisme de l’Etat Islamique. Le gouvernement de la France doit clairement faire entendre qu’il n’acceptera pas que la Turquie assassine ses opposants en toute impunitรฉ sur notre territoire. Dans l’immรฉdiat, il lui incombe d’assurer la protection des militants kurdes et de lever toutes les mesures prises ร leur รฉgard. Il est impensable que puisse se reproduire un acte aussi odieux que celui perpรฉtrรฉ en 2013. Par ailleurs, toutes tentatives d’extradition seraient un acte criminel contre des hommes qui risquent la torture et la mort dans les geรดles turques.
La responsabilitรฉ du gouvernement franรงais est totalement engagรฉe et les capitulations successives ne servent en rien les intรฉrรชts de la France.
Le Parti communiste franรงais appelle ร la solidaritรฉ avec les Kurdes qui portent les valeurs universelles de libertรฉ, de dรฉmocratie et de paix.