Appel à la journée de mobilisation pour Öcalan 

Emprisonné depuis plus de 24 ans dans la prison insulaire d’Imrali, Abdullah Öcalan est détenu au secret depuis maintenant deux ans et demi

Samedi 2 septembre

À Paris, marche au départ de République, 15h

Emprisonné depuis plus de 24 ans dans la prison insulaire d’Imrali, le leader kurde Abdullah Öcalan est détenu au secret depuis maintenant deux ans et demi, sans aucun contact avec l’extérieur. L’absence totale d’informations concernant la situation d’Öcalan et de ses trois codétenus – Hamili Yıldırım, Ömer Hayri Konar et Veysi Aktaş – suscite des inquiétudes grandissantes quant à leur sécurité et leur état de santé. Les innombrables demandes de visite déposées depuis des années par les avocats et les familles des détenus d’Imrali sont restées sans réponse. Pendant ce temps, les institutions internationales se contentent de quelques recommandations qui sont totalement ignorées par Ankara. Le Comité pour la Prévention de la Torture (CPT), seul organe européen à pouvoir visiter les prisons turques, se complait dans une attitude laxiste qui encourage la Turquie dans la pratique de l’isolement.

Cette détention incommunicado est une torture grave et continue. En l’occurence, l’isolement carcéral s’inscrit dans un processus de destruction de l’identité kurde. Au-delà de la personne d’Öcalan, il cible tout le peuple kurde. La torture d’Imrali s’accompagne d’une répression implacable à l’intérieur du pays: des milliers d’élus, de dirigeants et de militants politiques kurdes sont retenus en otage dans les geôles turques. Et, chaque jour, l’on assiste à de nouvelles arrestations dans ce pays où les médias sont entièrement bâillonnés et la société civile réduite à néant.

La deuxième armée de l’OTAN mène une guerre sale et sans merci au Kurdistan, faisant fi de toutes les normes internationales: violations des frontières, nettoyage ethnique des zones occupées, pillages, crimes de guerre au moyen d’une technologie meurtrière des plus sophistiquées. Tout comme l’isolement imposé à Öcalan, la terreur semée par le régime d’Erdogan au-delà de ses frontières ne suscite aucune réaction de la communauté internationale. Les organes dits de protection des droits humains deviennent inopérants quand il s’agit de condamner les actions criminelles d’Ankara. La dictature turque se déploie dangereusement aux portes d’une Europe obnubilée par la crise migratoire et par ses intérêts à court terme.

Le traitement réservé par la Turquie à celui que des millions de personnes considèrent comme leur représentant légitime ferme la porte à toute possibilité de résolution politique de la question kurde, au profit d’une guerre génocidaire qui sert les intérêts des puissances internationales. Garder le silence sur les violations des droits humains et les crimes de guerre de la Turquie, c’est contribuer à son entreprise génocidaire contre le peuple kurde.

Abdullah Öcalan a consacré toute sa vie à la lutte pour la liberté du peuple kurde. Il n’a cessé de se battre pour faire taire les armes et résoudre le problème dans le cadre d’une démocratisation de la Turquie. Mais ses efforts de paix ont systématiquement été balayés d’un revers de main par Ankara. La voix d’Öcalan menace les plans bellicistes de la Turquie. C’est pour cette raison que le régime d’Erdogan veut l’empêcher de franchir les murs de la prison d’Imrali.

Il est du devoir des institutions internationales, en particulier du Conseil de l’Europe, de prendre des mesures contre la Turquie afin de mettre fin à l’isolement carcéral d’Öcalan et de ses codétenus. Il est primordial que le leader kurde et ses codétenus puissent enfin rencontrer leurs avocats et leurs familles.

Si l’Europe veut stopper le fascisme qui rugit à ses portes, il est grandement temps qu’elle fasse pression sur la Turquie pour le respect des droits humains et la résolution politique de la question kurde. Pour ce faire, la levée de l’isolement et la libération d’Öcalan sont indispensables.

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