C’est avec une profonde émotion que le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) commémore aujourd’hui les victimes des attentats du 13 novembre.
Le 13 novembre 2015, nous avons été bouleversés de voir s’abattre sur la France l’obscurantisme qui frappait déjà les Kurdes. Nous avons ressenti au plus profond de nous-même le chagrin et la douleur des rescapés, des familles et des proches des victimes et de tous les Français.
Les Kurdes ont souffert et continuent à souffrir de la barbarie essaimée au Kurdistan par les organisations djihadistes.
Les forces armées kurdes ont été les premières à infliger des défaites à l’organisation djihadiste État islamique, alors que celle-ci terrorisait le monde entier avec ses actes d’une cruauté inqualifiable.
La barbarie ne peut être affrontée que par des actes concrets et les Kurdes l’ont fait en donnant plus de 11 000 de leurs enfants pour défendre leur société, leur patrie et l’humanité. C’est en sacrifiant 11 000 femmes et hommes dans la guerre contre l’organisation djihadiste État islamique que les Kurdes ont repoussé la barbarie. C’est ainsi que Raqqa, la capitale proclamée de cette organisation, d’où les attentats du 13 novembre ont été planifiés et coordonnés, a été reprise par les Kurdes. C’est ainsi que les Kurdes ont vengé leurs martyr.e.s, mais aussi les victimes de Charlie Hebdo, de Hyper Cacher, du 13 novembre, de Nice et du monde entier.
Aujourd’hui, les djihadistes issus de Daesh et d’Al-Nosra se réorganisent aux cotés de l’armée turque pour se venger, déstabiliser la région et propager l’obscurantisme.
La Turquie d’Erdogan a prouvé au monde entier qu’elle collaborait avec ces groupes djihadistes et les employait dans sa sale guerre lancée le 9 octobre 2019 contre le nord de la Syrie. Elle instrumentalise les djihadistes comme moyen de chantage contre l’Europe, pour obliger celle-ci à la soutenir dans son plan de nettoyage ethnique contre les Kurdes.
Nulle doute que dès lors où la Turquie atteindra son objectif de nettoyage ethnique, elle se servira de cette région pour réorganiser le djihadisme et c’est ainsi que les attentats recommenceront, au Kurdistan, comme en France.
Nous sommes dans une période charnière de l’histoire, une période dans laquelle la France doit réagir en adoptant des changements dans son approche stratégique et politique du Moyen-Orient, tout en prenant des décisions fermes et concrètes.
Nous appelons donc la France a accomplir des actes concrets pour préserver la sécurité de la région, car il en va aussi de la sienne.
Nous témoignons notre soutien indéfectible aux rescapé.e.s, aux familles et proches des victimes du 13 novembre, ainsi qu’à toutes les personnes touchées d’une façon ou d’une autre par la cruauté des organisations djihadistes.
Par-delà les montagnes, vers nos ami.e.s victimes du djihadisme