Lettre ouverte à Amnesty International au sujet de la Députée kurde Leyla Güven en grève de la faim

L E Y L A

Le 7 novembre 2018, la Députée kurde du HDP Leyla Guven a entamé une grève de la faim dans la prison de Diyarbakir. Comme vous devez le savoir, Mme Güven a été arrêtée et incarcérée fin janvier 2018 du fait des critiques qu’elle a émises à l’encontre de l’opération d’invasion lancée par l’armée turque contre la ville kurde d’Afrin. Bien qu’élue Députée en juin 2018, les autorités turques ont empêché sa libération. 

L’action de Leyla Güven vise à dénoncer l’isolement carcéral imposé depuis plusieurs années au leader kurde Abdullah Ocalan et, par là même, le régime dictatorial d’Erdogan qui en est la cause. 

Voilà 77 jours que Leyla Güven résiste contre cette dictature qui bafoue quotidiennement les droits humains et qu’elle demande pour Abdullah Öcalan le respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, car, dit-elle, la parole d’Öcalan peut être importante pour la paix et la démocratie, deux choses dont la Turquie a grandement besoin. 

A maintes reprises, votre organisation a été alertée sur le cas de Leyla Güven par des communiqués, des dossiers ou des entretiens. Mais, jusqu’à présent, pas la moindre déclaration de votre part !

Nous ne comprenons pas ce silence vis à vis de l’action déterminée d’une femme qui se bat pour le respect des droits et libertés fondamentaux et contre la politique de guerre et de terreur menée au Kurdistan par le régime d’Erdogan. Depuis sa prison, Leyla Güven lutte, avec le seul moyen dont elle dispose, sa vie, pour les valeurs que vous êtes sensés défendre.

Le silence d’Amnesty International et des autres ONG de défense des droits humains est consternant, il rapproche chaque minute un peu plus Leyla Güven de la mort. 

Nous ne pouvons nous empêcher de voir derrière ce silence des raisons politiques qui sont en totale contradiction avec les valeurs que vous prétendez défendre. 

Rester silencieux face à une dictature est contraire à vos objectifs. Votre silence contribue à renforcer le régime dictatorial en Turquie. 

Qu’attendez-vous pour traiter le cas de cette militante de la paix et défenseuse des droits humains ? Sa mort ? 

Si vous comptez réagir après sa mort, nous vous prions de continuer à vous complaire dans votre silence meurtrier !

Sinon, nous attendons de vous une déclaration sincère visant à défendre les droits humains de tous.

Conseil Démocratique Kurde en France
Paris, 23 janvier 2019

Plus à explorer

Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) condamne fermement l’usurpation autoritaire des municipalités kurdes de Mardin, Batman et Halfeti par le régime AKP-MHP. En destituant les co-maires du DEM Parti, démocratiquement élus, et en les remplaçant par des administrateurs désignés, le gouvernement turc piétine une fois de plus la volonté populaire et viole gravement les principes démocratiques.
Non classé

L’État turc piétine la démocratie et intensifie la répression contre le peuple kurde

Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) condamne fermement l’usurpation autoritaire des municipalités kurdes de Mardin, Batman et Halfeti par le régime AKP-MHP. En destituant les co-maires du DEM Parti,

Le Conseil Démocratique Kurde en France condamne fermement les bombardements meurtriers perpétrés par l'armée turque dans le nord de la Syrie, qui ont causé, selon les premiers bilans, la mort de plus de 12 civils, dont des enfants et ont blessé plus de 25 autres personnes. Ces bombardements, survenues après l’attaque contre le siège des industries de défense de Turquie près d'Ankara, sont non seulement injustifiées, mais constituent également des crimes de guerre flagrants.
Non classé

Halte aux bombardements de l’État turc contre les civils au Rojava

Le Conseil Démocratique Kurde en France condamne fermement les bombardements meurtriers perpétrés par l’armée turque dans le nord de la Syrie, qui ont causé, selon les premiers bilans, la mort