JUSTICE POUR SAKINE, ROJBÎN ET LEYLA, MILITANTES KURDES ASSASSINÉES À PARIS EN 2013

USTICE POUR SAKINE, ROJBÎN ET LEYLA, MILITANTES KURDES ASSASSINÉES À PARIS EN 2013

Appel à manifester samedi 11 janvier 2020
Paris Gare du Nord, 10h30

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les corps des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez ont été retrouvés sans vie, au 147 rue La Fayette, à Paris, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan. Elles avaient été froidement exécutées de plusieurs balles dans la tête.

De nombreux indices révélés par l’enquête ont font apparaître que le meurtrier présumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après les meurtres, avait agi pour le compte des services secrets turcs (MIT), comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République dans cette affaire : « de nombreux éléments de la procédure permettent de suspecter l’implication du MIT dans l’instigation et la préparation des assassinats. »
Cependant, la mort, le 17 décembre 2016, de l’assassin présumé a empêché la tenue de son procès qui devait commencer le 23 janvier 2017, devant la Cour d’assises. Bien qu’informée des graves problèmes de santé de Güney, la justice française avait différé la tenue de ce procès, manquant ainsi une occasion cruciale de juger, enfin, un crime politique commis sur le territoire français ! Depuis les années 60, pas moins de 43 assassinats politiques ont été commis sur le sol français. A ce jour, ils sont tous impunis !

Les promesses faites, au lendemain des assassinats, par le gouvernement de l’époque, ont très vite été jetées aux oubliettes : les autorités politiques françaises n’ont jamais cherché à faire la lumière sur ce triple assassinat. Toujours soucieuses de préserver leurs relations avec la Turquie, elles n’ont même pas eu la décence de recevoir les familles des victimes, ni les représentants de la communauté kurde.

Il faut dire que les intérêts politiques et économiques de la France sont bien supérieurs à la justice. D’ailleurs, non contente de maintenir l’impunité des crimes politiques commis à l’encontre des Kurdes, la France ne se prive pas d’adopter des mesures répressives à l’encontre des activistes associatifs kurdes, à chaque fois qu’elle signe de gros contrats avec la Turquie.

A l’issue d’une session “sur la Turquie et le peuple kurde”, tenue à Paris les 15 et 16 mars 2018, le Tribunal Permanent des Peuples (TPP), juridiction internationale indépendante des États, a reconnu la responsabilité directe de l’État turc dans le meurtre des trois militantes kurdes. Pour cela, le TPP s’est fondé notamment sur des révélations de deux agents du MIT capturés par le PKK, qui affirmaient que l’exécution des trois femmes avait été planifiée par de hauts responsables du MIT.

Suite à une plainte déposée en mars 2018 par les familles des trois militantes kurdes, fondée notamment sur les révélations des agents du MIT, un juge d’instruction a été récemment saisi du dossier. Il est à espérer que la justice française aura, cette fois-ci, le courage d’identifier et condamner les commanditaires de ces assassinats politiques.

La mort du meurtrier présumé n’entame en rien notre détermination à lutter pour la vérité et la justice !

Le ou l’un des exécutants est mort, mais les commanditaires sont toujours vivants et libres ! Ils sont au pouvoir en Turquie !

7 ans après, le silence des autorités françaises est inadmissible ! Nous exigeons d’elles toute la lumière sur ces assassinats et, enfin, la justice !

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