La résistance des grévistes de la faim a fait reculer le fascisme en Turquie

La résistance des grévistes de la faim a fait reculer le fascisme en Turquie

En annonçant le début de sa grève de la faim le 7 novembre 2018, Leyla Guven avait déclaré : « Je me suis engagée activement dans la politique, influencée par la perspective du leader du PKK Abdullah Ocalan prônant la participation des femmes à la politique. Aujourd’hui, l’isolement imposé à M. Öcalan n’est pas exercé contre une seule personne, mais contre tout un peuple. L’isolement est une violation des droits humains. En tant que membre de ce peuple, j’entame une grève de la faim indéterminée et sans relais pour protester contre l’isolement imposé à M. Ocalan. Dorénavant, je ne me défendrai plus devant les tribunaux. Je poursuivrai mon action jusqu’à ce que la justice mette fin à ses décisions inéquitables et que l’isolement soit levé. Si besoin, je transformerai mon action en jeûne de la mort. »

Le mouvement ainsi initié par la Députée kurde du Parti démocratique des Peuples (HDP) s’est répandu aux prisons, à Hewlêr (Erbil), Makhmour, Strasbourg, Paris, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Canada, en Autriche, en Suisse. Rejoint progressivement par des milliers de personnes, il est devenu un mouvement de résistance sans précédent contre le fascisme.

Des milliers de personnes ont mis leur vie en jeu pour dénoncer l’isolement, les violations des droits humains et les massacres commis par la dictature d’Erdogan et attirer l’attention sur le danger que ce régime fasciste représente pour le Kurdistan et tout le Moyen-Orient.

La détermination des grévistes de la faim a eu finalement raison de l’isolement carcéral total imposé à M. Ocalan : après près de 8 ans d’interdiction de visite, le leader kurde a pu rencontrer ses avocats. Cette victoire, on la doit aussi à la lutte des mères des prisonniers politiques qui ont manifesté sans relâche devant les prisons et dans les rues en soutien à leurs enfants. Affrontant la répression, les violences policières et les traitements humiliants, elles ont brisé les chaînes de l’isolement. Leur voile blanc traditionnel est devenu le symbole de cette résistance contre l’isolement et le fascisme.

Il ne faut pas oublier non plus les prisonniers politiques et les militants qui n’ont pas trouvé d’autres moyens que se donner la mort pour dénoncer le fascisme et la dictature en Turquie : Umit, Zulkuf, Ayten, Medya, Zehra, Ugur, Yonca, Siraç.

Face à la résistance largement relayée en Europe et en particulier à Strasbourg, par des grèves de la faim et des manifestations de soutien, le régime fasciste d’Erdogan a été contraint de reculer.

Il a permis dans un premier temps au frère de M. Ocalan de lui rendre visite en janvier, puis a autorisé ses avocats à le rencontrer une première fois le 2 mai et une seconde fois le 22 mai. Lors de cette dernière rencontre, Abdullah Öcalan a remis à ses avocats un message appelant les grévistes de la faim à mettre fin à leur action, tout en précisant que celle-ci avait atteint son objectif.

Répondant à cet appel, Leyla Guven, les prisonniers politiques et toutes les autres personnes engagées dans ce vaste mouvement à travers le monde ont annoncé dimanche 26 mai la fin de leur action.

Une victoire a été remportée contre l’isolement, mais la lutte continue pour la libération d’Ocalan et contre le régime fasciste turc.

Le CDK-F remercie toutes les personnes et organisations qui ont soutenu, de diverses manières, ce mouvement de résistance, et espère les voir à ses côtés dans les combats à venir pour la paix au Kurdistan et au Moyen-Orient.

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